Primaire à droite : premiers enseignements Réponse

Par Cyrano

Les résultats sont tombés, François Fillon, arrivé très largement en tête, et Alain Juppé en deuxième position loin derrière, sont qualifiés pour le second tour. Nicolas Sarkozy est éliminé et a fait ses adieux cette fois-ci définitifs à la politique. En attendant la campagne de second tour, on peut d’ores et déjà tirer quelques enseignements du 1er tour.

Premier enseignement, la participation a été très forte, supérieure même à celle de la primaire de gauche de 2011. C’est un signe de vitalité démocratique de notre pays dont il faut se féliciter. C’est également la démonstration que l’électorat de droite s’est approprié ce nouveau mode de sélection de son candidat à la magistrature suprême, seul mode de sélection viable dès lors qu’aucun candidat naturel ne s’impose. C’est la vieille culture bonapartiste qui en prend un coup.

Deuxième enseignement, la preuve est une nouvelle fois apportée, après 1995, 2002, 2007 et 2012, que les sondages annonçant un vainqueur 2 ans, 1 an, plusieurs mois et même quelques semaines avant un scrutin n’ont aucune signification prédictive mais se contentent de présenter un état de l’opinion à un instant T. C’est au moment où la ‘’cristallisation’’ du vote se fait, c’est-à-dire lorsque le choix définitif s’opère, donc dans les derniers jours, que les sondages peuvent devenir un outil de prédiction. Avis à ceux qui pensent la primaire de la Belle Alliance Populaire déjà jouée…

Troisième enseignement, dans une campagne électorale, surtout si elle est présidentielle, il faut dire des choses, prendre position, prendre des risques aussi, ne pas espérer rester sur son Aventin même lorsqu’on est en tête dans les sondages. L’exposition médiatique est trop forte pour que l’esquive échappe aux électeurs. Alain Juppé le paie chèrement.

Quatrième enseignement de cette primaire, la campagne ultra-droitière de Nicolas Sarkozy ne lui a pas permis de rassembler largement, pas plus que la modération d’Alain Juppé ne lui a donné la pôle position. L’électorat de droite qui est venu voter est majoritairement conservateur sur les questions de société et très libéral en matière économique et sociale. Une droite traditionnelle en somme, qui, elle, n’oublie pas les vieux clivages. S’agissant du score de Nicolas Sarkozy, il est également probable qu’il marque la sanction d’un comportement devenu insupportable à beaucoup et pas seulement à gauche. Reste désormais à savoir ce que vont faire ses électeurs auxquels Marine Le Pen va désormais faire des œillades.

Cinquième enseignement, la puissance de l’enjeu et la force des clivages entre les principaux candidats ont laminé les ‘’petits’’ candidats. Le vote utile a joué à plein et il est impitoyable.

Au soir du premier tour, la dynamique de campagne est très forte pour François Fillon et on voit mal désormais, avec le ralliement de Nicolas Sarkozy, comment il pourrait ne pas l’emporter dimanche prochain.

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