Bayrou à Matignon : tu veux ou tu veux pas 2

par Lautréamont

François Bayrou en meeting à Lille, le 18 avril 2012 - capture Ze Rédac

F. Bayrou en meeting à Lille, le 18 avril - capture Ze Rédac

 Il nous fatigue, François Bayrou. Il recommence comme en 2007, même si l’acteur est plus fatigué et la tournée moins populaire. Sans être devin, notre Béarnais ne devrait pas décoller au dessus de 10/12% là où il avait fait 18% en 2007. Déjà, il avait laissé passer le train de l’Histoire en refusant d’appeler à voter Ségolène Royal et en permettant donc à Nicolas Sarkozy d’accéder au pouvoir. Bayrou, dans son non-choix, qui préparait sa future présidentielle, avait tout perdu ou presque.

Et il recommence. Refusant, c’est de bonne guerre avant un premier tour de dire pour qui il se prononcera et refusant aussi Matignon que semblerait lui proposer Sarkozy et Hollande . On voit mal le candidat socialiste faire une telle offre. Car enfin, qu’irait faire François Bayrou dans une telle galère ? Premier ministre de quoi et de qui ? Hollande aura certes besoin des voix de ses électeurs mais pas au point d’offrir au Modem la direction de son gouvernement. Le Quai, peut être, un gros ministère pourquoi pas. Mais Matignon, même pas en rêve. Cela ferait exploser la gauche, notamment le plus précieux allié de l ‘entre-deux-tours, Jean-Luc Mélenchon .

Avec Sarkozy, c’est différent. Bayrou peut prétendre à ce poste car c’est sa famille naturelle. La droite.

Le candidat UMP a un besoin vital de ses reports de voix au second tour, lui qui n’a quasiment aucune réserve .

Offrir Matignon serait la clé pour s’assurer un report correct car aujourd’hui , le Modem vote plutôt Hollande au second tour que Sarkozy .

Mais accepter Matignon, et permettre peut être le retour de Sarko saison 2 provoquerait une explosion de son mouvement de bric et de broc. Il faudrait beaucoup de pédagogie  au Béarnais pour expliquer qu’il accepte de devenir chef du gouvernement d’un homme dont il n’a eu de cesse de dénoncer les dérives comportementales, budgétaires et morales.

Voilà François Bayrou a nouveau coincé dans son paradoxe . Choisir, c’est tuer sa formation politique. Ne pas choisir, c’est se tuer lui même, se reléguer dans un purgatoire dont il pourrait ne jamais revenir cette fois.

Derrière les grands discours, on sait tout de l’opportunisme politique de François Bayrou. Il devrait donc très logiquement céder au chant des sirènes Sarkozystes. Sous quelle forme, nul ne le sait mais il y a des logiques politiques évidentes. Bayrou n’est pas de gauche. Il n’aura rien à faire dans une marée rose. Reste pour lui la vaguelette bleue avec le risque, de plus en plus probant qu’elle vienne mourir sur les marches du perron de l’Elysée.


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2 Commentaires

  1. MONSIEUR BAYROU n’y arrivera pas en faisant comme cela mais bon il est a droite tout le monde le sais alors pas de consignes et il dira moi je vote SARKOZY sous entendu faites de même , mais nul n’est propriétaires de ses voix .

  2. François Bayrou aurait dû depuis longtemps partir à l’assaut de l’UMP, se poser en alternative de Nicolas Sarkozy, puisque ni Fillon ni Copé, ni Borloo, ni Juppé n’en avaient les couilles. Rester le cul entre deux chaises à faire une campagne de protestation molle bien résumée à l’époque par le « Mais euh ! » alors que la pugnacité, l’indignation s’imposaient à droite face aux choix et aux erreurs colossales de Sarkozy. Trop tard.

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